Les personnes transgenres éprouvent une discontinuité entre leur genre assigné à la naissance en fonction de leur sexe et le genre qu’elles vivent intimement. Des traitements hormonaux ou des opérations chirurgicales peuvent être adoptés par ces personnes afin que leur physique s’accorde à leur identité de genre vécue. Actuellement, les transidentités restent incluses dans le manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux (DSM-V) sous la désignation « Dysphorie de genre ». Cependant, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a enlevé les transidentités de la Classification Internationale des Maladies (CIM 11). Un diagnostic peut cependant permettre l’accès aux soins et aux remboursements médicaux nécessaires pour les personnes transgenres. Ce diagnostic semblerait voué à disparaître, étant donné sa connotation stigmatisante (Blumer, Green, Knowlves & William, 2012).
En 2017, la Belgique a adopté une nouvelle loi qui permet aux personnes transgenres de modifier l’enregistrement de leurs données à l’état civil sans avoir l’obligation de poursuivre un quelconque traitement transspécifique. La stérilisation n’étant plus exigée, les personnes transgenres peuvent concevoir des enfants de manière naturelle. La « transparentalité » est un sujet d’étude scientifique qui commence à émerger (Hérault, et al. 2018). Cependant, peu d’études se sont penchées sur la « transconjugalité ». Quelques- unes se sont intéressées à la sexualité des personnes transgenres engagées dans une relation. Le nombre d’études se réduit lorsqu’il s’agit d’étudier la dynamique relationnelle d’un couple composé d’au moins une personne transgenre (Minten & Dykeman, 2020). Il conviendrait d’investiguer le phénomène de la conjugalité transgenre, afin de rendre visible cette forme de conjugalité.
La conjugalité des personnes transgenres est régulièrement engloutie dans les recherches portant sur les personnes lesbiennes, gayes, et bisexuelles (Sweileh, 2018). Il serait judicieux d’appréhender les transidentités à elles seules dans leur dimension conjugale, afin de mieux cerner les besoins des personnes concernées, sans les stigmatiser et garantir l’inclusivité dans l’offre de soins et de soutien sexo-thérapeutique pour ce public en particulier.
Pour cette recherche, nous avons contacté Genres Pluriels, une Association Sans But Lucratif (ASBL) qui offre, entre autres, un soutien psycho-médicosocial, de la visibilité, et qui défend les droits des personnes transgenres et intersexuées en Belgique. Dans un premier temps, nos contacts avec l’association nous ont permis de mieux comprendre les transidentités avant de rencontrer des personnes transgenres. S’approcher du vécu des personnes transgenres engagées dans une relation conjugale aura été permis grâce à ces rencontres. Aller sur le terrain nous aura permis de répondre à la volonté de donner la possibilité aux personnes transgenres de mettre des mots sur leur vécu de la conjugalité. L’objectif de cette étude est de tenter d’apporter des premières réponses à la question
suivante :
Comment une personne transgenre vit-elle sa conjugalité ?
Retrouvez le TFE Complet en cliquant sur le fichier PDF ci-dessous !