Les personnes transgenres font partie de la communauté LGBTQIA+. Ces personnes
éprouvent une discordance entre leur genre assigné à la naissance en fonction de leur sexe et le genre qu’elles ressentent intimement. Des opérations chirurgicales ou un traitement hormonal peuvent être préconisés par ces personnes afin d’accorder leur physique à leur identité de genre réelle. Actuellement, les personnes transgenres sont mentionnées dans le manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux (DSM-V) sous le terme de « dysphorie de genre. » Ce diagnostic leur permet d’accéder aux soins et aux remboursements médicaux nécessaires, mais ce diagnostic tend également à disparaître, étant donné son caractère stigmatisant (Blumer, Green, Knowles, & William, 2012).
Depuis janvier 2018, la loi belge concernant la modification de l’enregistrement du sexe et du prénom pour les personnes transgenres a été modifiée. Désormais, les personnes transgenres ont accès à ces modifications administratives sans recourir à la stérilisation, exigée dans la loi précédente. Face à ce constat, la parentalité des personnes transgenres en Belgique semblerait être compromise à première vue, car ces personnes n’étaient plus en mesure d’accéder à la parentalité de manière naturelle si elles choisissaient d’accorder leur état civil et leur prénom à leur identité de genre réelle. Il conviendrait alors de s’interroger sur le phénomène de la parentalité transgenre, qui est également un sujet peu présent dans la littérature actuelle, afin de rendre visible cette forme de parentalité. En effet, quelques auteurs ont remarqué l’absence de la « transparentalité » au sein de la littérature scientifique et y ont apporté une première esquisse de cette forme de parentalité, tout en soulignant la faiblesse de sa présence et la nécessité d’accorder davantage d’attention à cette problématique de recherche (Bilbarz, & Savci, 2010 ; Blumer, Green, Knowles, & Williams, 2012 ; Haines, Ajayi, Boyd, 2014)
La parentalité des personnes transgenres entre dans le cadre de la diversification des « nouvelles familles » (D’Amore, & Neuberger, 2015). Il serait alors nécessaire de s’adapter pour appréhender leurs besoins exprimés, sans les stigmatiser et promouvoir de cette manière l’inclusivité quant à l’offre de soin et de soutien psychologiques pour ce public. De plus, il semblerait que les personnes transgenres puissent accéder de manière plus accrue à la parentalité, notamment grâce aux avancées des méthodes de procréation médicalement assistée (PMA) (Hérault, 2015 ; Marchand, 2017). Les personnes transgenres deviendraient alors davantage susceptibles de devenir parents, car celles-ci montrent un intérêt important pour le désir de parentalité (Pyne, Bauer, & Bradley, 2015).
À l’occasion de cette recherche, des contacts ont été établis avec l’association sans but lucratif (ASBL) Genres Pluriels, une association de visibilité et de défense des droits des personnes transgenres et intersexuées qui offre aux personnes transgenres, entre autres, un soutien psycho-médicosocial en Belgique. Ces contacts auront permis, dans un premier temps, de mieux cerner les transidentités avant de rencontrer des personnes transgenres qui sont parents. S’intéresser au plus près de ce qui se joue chez les parents transgenres aura été permis au travers la réalisation de ces rencontres. En effet, cet ancrage sur le terrain aura répondu au souhait d’offrir la possibilité aux parents transgenres de mettre en mots leur vécu de la parentalité. Le focus de cette recherche est donc pointé sur le vécu de la parentalité chez une personne transgenre et tentera d’apporter des réponses à la question suivante :
Comment une personne transgenre donne-t-elle sens à son vécu de la parentalité ?
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