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Stop Trans Pathologisation 2012 -Bruxelles - 22 octobre 2011- 13h

Publié le 23 septembre 2011 - modifié le 26 octobre 2014

Bruxelles 22 octobre 13h à la Maison arc-en-ciel de Bruxelles

DÉBAT : "NON, LES TRANSIDENTITÉS NE SONT PAS DES MALADIES MENTALES !"

PROGRAMME :

13 H : DISCOURS ET ANIMATIONS DEVANT MONUMENT LGBT à 20m de la Maison Arc-en-Ciel de Bxl (MAC)

13H30-17H : DEBAT A LA MAC POUR DÉBAT AVEC NOS INVITÉ.E.S AUTOUR DE LA DÉPATHOLOGISATION DES TRANSIDENTITÉS


NON au binarisme ! NON à la psychiatrisation ! NON à la pathologisation ! NON à la stérilisation forcée ! NOUS ne voulons pas être soignés ! NOUS ne voulons pas de la pitié ! NOUS voulons faire valoir NOS DROITS !


Pour la Belgique : trois revendications spécifiques

1 Modifier la loi belge sur la « transsexualité » en supprimant toute référence à la pathologisation et l’obligation de stérilisation

En effet cette loi oblige les personnes trans* à être considérées comme des malades mentales et à être stérilisées afin de modifier leur carte d’identité !

2 Instaurer un moratoire pour les « assignations sexuelles » pratiquées sur les enfants intersexuéEs

En attendant l’abolition de la mention du sexe, allonger le délai de sa déclaration à l’Etat civil

3 Changer de prénom librement et gratuitement sur les documents d’identité.

Le silence est complice.

Plan d’accès

Informations complémentaires :

Max Nisol

Psychologue

Tel : 0487/63 23 43

Mail : contact@genrespluriels.be



MANIFESTE

Réseau International pour la Dépathologisation Trans

Les activistes et groupes qui signons ce manifeste et qui faisons partie du Réseau International pour la Dépathologisation Trans nous dénonçons publiquement, une fois de plus, la psychiatrisation de nos identités et les graves conséquences du "trouble d’identité sexuel ou de genre" (TIG). De la même façon, nous voulons rendre visible la violence qui s’exerce sur les personnes intersexes à travers les procédés médicaux en vigueur.

En disant "psychiatrisation" on nomme la pratique qui consiste à définir et à traiter la transsexualité sous le statut de trouble mental. On fait référence aussi à la confusion entre identités et corps non-normatifs (situés hors de l’ordre culturel dominant) avec identités et corps pathologiques. La psychiatrisation relègue aux institutions médico-psychiatriques le contrôle sur les identités de genres. La pratique officielle de ces institutions, motivée par des intérêts étatiques, religieux, économiques et politiques, travaille sur les corps des personnes en protégeant et en reproduisant le binarisme stéréotypé "homme-femme", en faisant passer cette posture exclusive pour une réalité naturelle et "vraie". Ce binarisme stéréotypé préssupose l’existence unique de deux corps (homme et femme) et associe un comportement spécifique à chacun d’eux (masculin ou féminin), en même temps qu’il a traditionnellement consideré l’hétérosexualité comme la seule relation possible entre les deux. Aujourd’hui, en dénonçant ce paradigme qui a utilisé les aguments de la biologie et de la nature pour justifier l’ordre social en vigueur, on veut mettre en évidence ses effets sociaux et mettre fin à ses prétensions politiques.

Les corps qui ne répondent pas anatomiquement à la classification médicale occidentale en vigeur, sont catalogués sous les termes d’intersexualité et de transsexualité. Ces classifications sont considerées par le corps médical comme des pathologies conceptualisées comme une réalité en elle même problématique. Cette classification médicale et l’idéologie du genre que met en pratique la psychiatrie continuent encore aujourd’hui à pathologiser les personnes intersexuées et Trans’ sans aucune remise en question.

Légitimer les normes sociales qui contraignent nos vécus et nos sentiments implique d’invisibiliser et de pathologiser les multiples options humaines possibles et de n’autoriser qu’un seul chemin ne questionnent pas le dogme politique sur lequel se fonde notre société : l’existance, unique et exclusive, de deux seules catégories d’être et de sentir.

L’invisibilisation peut même se faire au prix d’une intervention sur un nouveau-né·e intersexe (né·e avec des organes génitaux atypiques mais fonctionnels) au moyen de traitements de normalisation violents et inhumains, comme pour effacer la possibilité de ces corps et refuser l’existence des différences.

La psychiatrisation de la transsexualité et l’intersexualité sont des processus de normalisation binaire. "Normalisation" puisqu’ils réduisent la diversité à uniquement deux manières de vivre et d’habiter le monde : les deux seules qui sont considerées statistiquement et politiquement "normales".

Nous ne voulons pas nous adapter aux définitions psychiatriques de "homme" et de "femme" pour pouvoir vivre nos identités, et pour que la valeur de nos vies soit reconnue sans avoir à renoncer aux diversités qui nous constituent.

Nous ne voulons obéir à aucun type de catalogage, ni d’étiquette, ni de définition imposée de la part de l’institution médicale. On réclame notre droit à nous autodéterminer.

L’invisibilisation peut même se faire au prix d’une intervention sur un nouveau-né intersexe (né·e avec des organes génitaux atypiques mais fonctionnels) au moyen de traitements de normalisation violents et inhumains, comme pour effacer la possibilité de ces corps et refuser l’existence des différences.

A l’heure actuelle, la transsexualité est considérée comme un "trouble de l’identité sexuelle", pathologie mentale classifiée dans le CIM-10 (Classification internationale des maladies de l’OMS) et dans le DSM-IV-R (manuel diagnostique et statistique des maladies mentales de l’Association américaine de psychiatrie). Ces classifications sont celles qui guident les psychiatres du monde entier au moment du diagnostic.

Voilà deux ans qu’a débuté la révision du DSM-IV-R, lequel détermine les modifications à apporter à la liste des maladies de l’OMS. Ces derniers mois ont été rendus publics les noms des psychiatres qui décideront de l’avenir du trouble d’identité sexuelle. A la tête du groupe de travail sur le TIG se trouvent le Dr Zucker (directeur) et le Dr Blanchard, entre autres. Ces psychiatres, connus pour pratiquer des thérapies de "conversion" auprès des homosexuel·le·s et des transsexuel·le·s et liés aux cliniques pour enfants intersexués, proposent non seulement de ne pas retirer le "trouble" de la liste mais aussi d’élargir son traitement aux enfants présentant des comportements de genre hors normes et de leur appliquer des thérapies de réadaptation au "rôle d’origine". En réaction, le mouvement trans’ nord-américain a appelé à l’exclusion de ces psychiatres de la révision du DSM1.

La pathologisation de la transsexualité au titre de "trouble de l’identité sexuelle" constitue un dangereux instrument de contrôle et de normalisation. Le traitement de ce trouble se pratique dans diverses Unités d’Identité de Genre dans le monde. L’examen psychiatrique obligatoire suppose des visites régulières afin de tester si on rentre bien dans le rôle social qui est attribué au corps après modifications et divers types de procédés dénigrants qui attentent à nos droits. Dans certains pays, une personne qui souhaite changer son prénom et ses documents officiels ou modifier son corps à l’aide d’hormones ou d’opérations se voit contrainte de passer par des consultations psychiatriques durant en moyenne un an et demi et dont le prix n’est pas négligeable.

Nous adressons directement à la classe politique des demandes claires :

 Nous revendiquons le droit de pouvoir changer de prénom pour nos documents officiels sans avoir à passer par un quelconque examen médical ou psychologique. Nous exigeons l’abrogation d’une tutelle psychiatrique et médicale imposée par les différentes lois ou jurisprudences nationales et qui stipulent qu’aucun citoyen ne peut changer de prénom "si les prénoms sollicités sont de nature à prêter à confusion ou peuvent nuire au requérant ou à des tiers". Nous pensons résolument que l’Etat ne devrait disposer d’aucune compétence s’agissant de nos prénoms, nos corps et nos identités.

 Nous faisons nôtres les discours du mouvement féministe et la lutte pour le droit à l’avortement et pour celui de disposer de son propre corps ; nous revendiquons le droit de décider librement si nous voulons ou ne voulons pas modifier notre corps et de pouvoir le faire sans lourdeurs bureaucratiques, politiques et économiques. Nous voulons que les autorités compétentes en matière de santé se positionnent contre la notion de trouble d’identité sexuelle et revoient leur programme d’accompagnement de la transsexualité en faisant de l’examen psychiatrique une option volontaire. Nous exigeons aussi l’arrêt des opérations "normalisatrices" sur les nouveau-nés intersexués.

 Nous dénonçons l’extrême vulnérabilité et les difficultés d’accès au marché du travail des personnes transgenres, transsexuelles et genres fluides. Nous exigeons des garanties d’accès au monde du travail et la mise sur pied de politiques spécifiques destinées à mettre un terme à la marginalisation et à la discrimination de ces personnes.

 Cette situation de vulnérabilité est encore plus accentuée dans le cas des personnes trans’ migrantes, qui arrivent dans notre pays en fuyant des situations d’extrême violence. Nous exigeons l’attribution immédiate de l’asile politique à ces personnes tout en revendiquant la pleine égalité des droits pour les personnes migrantes.

 Même si nous clamons haut et fort que nous ne sommes pas victimes mais maître·sse·s de notre propre identité, nous voulons rappeler toutes les agressions, assassinats et aussi suicides de personnes trans’ causées par la transphobie. Nous tenons le système binaire hétérosexiste pour responsable de ces violences. Le silence est complice.

Finalement, nous mettons en évidence l’extrême rigidité avec laquelle on impose le binôme homme/femme, en tant qu’option unique et exclusive, un binôme qui n’est qu’une construction sociale et qui peut être questionné. Notre seule existence démontre la fausseté de ces pôles opposés et propose à l’humanité une direction vers une réalité plurielle et diverse. ce sont les diversités que nous rendons dignes d’exister aujourd’hui.

Quand la médecine et l’État nous définissent en tant que "personnes ayant un trouble", ils mettent en évidence que nos identités, nos vies, troublent leur système. C’est pour cela qu’on dit que la maladie n’est pas en nous mais dans le binarisme de genre.

Nous annonçons que le Réseau International pour la Dépathologisation des Identités Trans a mis en place une coordination mondiale avec comme premier objectif : le retrait de la transsexualité du DSM en 2012. Un premier pas vers la diversité, un premier coup à la transphobie.

Pour la diversité de nos corps et de nos identités !

La transphobie nous rend malade !

RÉSEAU INTERNATIONAL

POUR LA DÉPATHOLOGISATION


STP2012 Information leaflet

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