La grande question de la visibilité des transidentités dans les médias
En l’espace de dix ans, les transidentités ont acquis une notoriété discutable dans les médias, car cette visibilisation express à la suite d’un historique global pour ne pas dire total d’invisibilité, comporte son lot de mésinformations et de fausses impressions.
Par exemple, l’utilisation d’expressions inappropriées telles que « changement de sexe » pour parler de transition de genre, alors qu’on sait désormais que les termes « sexe » et « genre » ne sont pas inter- changeables, peut nuire aux personnes dont l’objectif est de trouver un point de confort au niveau de leur identité de genre en tant que femme, homme ou personne non binaire , en se féminisant ou en se masculinisant, socialement et/ou physiologiquement.
Quant à lui, le sexe, dans son acception médicale, est un ensemble de facteurs biologiques (chromosomiques, hormonaux, phénotypiques, entre autres) dont certains non modifiables, qui divise les mammifères – dont les êtres humains – en deux catégories dyadiques « femelles » et « mâles », dans lesquelles n’entrent pas les personnes intersexuées, qui pré- sentent une variation sur un ou plusieurs des facteurs biologiques précités.
Longtemps, dans notre société occidentale, l’identité de genre d’une personne lui a été assignée à la naissance en fonction de son sexe biologique. C’est mentionné sur sa carte d’identité, « F » ou « M », et toute une série de comportements genrés « au féminin » ou « au masculin » sont attendus d’« elle » ou de « lui ». Les personnes à qui ce genre assigné convient sont les personnes cisgenres, à la différence des personnes transgenres qui ne s’y reconnaissent pas. Dans d’autres sociétés toutefois, comme dans certains pays d’Amérique latine ou chez les Inuits, l’assignation du genre ne se fait pas selon cette règle du sexe : si cette règle nous parait « naturelle », elle est en fait culturelle.
La conséquence de cette vue de l’esprit selon laquelle le sexe fait le genre, peut consister dans le fait de considérer qu’une personne qui ne se reconnait pas dans le genre qui lui a été assigné est dès lors « contre nature », cela sous-entendrait qu’elle a forcément un problème, que cette différence par rapport à la majorité de la population serait pathologique. Comme les homosexualités jusqu’en 1990, la particularité d’être une personne transgenre s’est ainsi jusqu’à il y a peu retrouvée pathologisée, diagnostiquée dans la catégorie des pathologies mentales. C’est en 2018 que l’OMS a décidé le retrait des transidentités du chapitre des maladies mentales dans la CIM-11.
« Une épidémie ?! »
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