A. Effets du TH
Le but d’un traitement hormonal masculinisant est l’apparition de caractéristiques sexuelles secondaires masculines. Ce traitement n’est pas sans risque pour la santé et doit faire l’objet d’un suivi par un médecin.
Le TH provoque une série de transformations corporelles, certaines réversibles d’autres irréversibles.
Effets irréversibles
- Mue de la voix (épaississement des cordes vocales provoqué par la testostérone)
- Élargissement du clitoris
- Pilosité faciale et corporelle (avant-bras, jambes, torse, ventre...)
- Implantation des cheveux masculine (recul de la ligne frontale ; parfois apparition d’une calvitie androgénétique)
- Si pris avant l’arrêt de la croissance, la taille adulte peut être modifiée (gain de quelques centimètres)
Effets réversibles
- Développement de la musculature
- Changement dans la répartition de la graisse corporelle
- Arrêt des menstrues
- Modification de la peau (épaisseur, texture)
- Augmentation de la transpiration et modification des odeurs corporelles
- Acné
- Sang : augmentation de la pression sanguine et davantage de globules rouges (les veines deviennent apparentes et la chaleur corporelle augmente)
- Possible altération du taux de cholestérol : moins de « bon » cholestérol (HDL) et plus de « mauvais » cholestérol (LDL)
- Augmentation de la libido
Il s’agit des effets les plus fréquents. D’autres ont été rapportés tels que l’élargissement de la mâchoire, des mains, des pieds et des articulations, une légère diminution de la poitrine, des troubles du sommeil (insomnies, ronflements, apnée), une augmentation de l’appétit, des variations d’énergie ou d’humeur selon le rythme des injections.
Les effets varient d’une personne à l’autre. Tout le monde n’a pas la même réceptivité aux hormones, et elles agissent plus ou moins rapidement selon les individus. Certains, par exemple, n’obtiendront jamais un arrêt total des menstrues ou n’auront jamais une barbe complète. De même, la pilosité corporelle varie fortement d’un individu à l’autre. L’hérédité y est pour beaucoup. Par contre, d’autres effets comme le développement de la musculature et la répartition des graisses dépendent également du mode de vie ; la pratique d’un sport, par exemple, augmentera les effets du TH à ce niveau.
La première année du traitement est la plus spectaculaire au niveau des transformations. On considère que le maximum des effets est atteint après 5 ans de TH.
B. Contre-indications
Les contre-indications absolues
- La grossesse et l’allaitement
- Présence d’un certain type de cancer du sein sensible aux androgènes (bien que pour la plupart des cancers les œstrogènes soient en cause)
- Cardiopathie coronarienne incontrôlée
- Cancer de l’endomètre actif
Quelques contre-indications relatives, qui nécessiteront un suivi rigoureux
- Épilepsie sensible aux androgènes
- Migraines
- Apnée du sommeil sévère
- Polyglobulie (trop de globules rouges dans le sang)
- Insuffisance cardiaque
- Insuffisance rénale
- Maladies du foie
- Hypertension sévère
- Antécédents familiaux ou personnels de cancer de l’utérus ou du sein
- Problèmes de saignement (pour les injections)
- Addictions (drogues, alcool...)
C. Types de traitement
Pour vous procurer ces produits (ampoules, cachets, gel...) il vous faut l’ordonnance d’un médecin. Il est fortement déconseillé de se les procurer via Internet !!!
Avant d’entamer le traitement, le médecin prescrira un bilan sanguin général, hépatique et hormonal. Un deuxième bilan sera demandé à environ 6 mois de traitement. Si les résultats sont satisfaisants, les bilans sanguins s’effectueront 1 à 2 fois par an.
C.1. Injections intramusculaires
Parmi les différentes méthodes d’administration, l’injection intramusculaire est la plus souvent utilisée, la plus efficace et la moins contraignante.
Le Sustanon® ’250’ est le produit le plus souvent prescrit en Belgique. La formule allie quatre types de testostérone ; chaque ml de solution injectable contient 30 mg de propionate de testostérone, 60 mg de phénylpropionate de testostérone, 60 mg d’isocaproate de testostérone et 100 mg de décanoate de testostérone. Le coût moyen est de 10,49 € par injection.
Les substances actives de Sustanon® ’250’ sont transformées en testostérone dans le corps. Le produit reste actif pendant 3-4 semaines. La posologie habituelle est d’une ampoule toutes les trois semaines, mais certains préféreront une demi-ampoule tous les quinze jours.
L’injection se fait dans la fesse, la cuisse ou le bras. Pour les premières injections, il est vivement recommandé de faire appel à un médecin ou à un-e infirmier-e.
Pour faire son injection seul (dans la fesse) :
- Préparez : l’ampoule de Sustanon®, une seringue (aiguille de 40 mm), du désinfectant, éventuellement du coton, une compresse ou un pansement
- Lavez-vous les mains (avec du gel antibactérien si possible)
- Désinfectez le « quart supero-externe » de la fesse (en haut vers l’extérieur de la fesse divisée en 4) que vous allez piquer
- Faites descendre le produit au bas de l’ampoule (astuce : tenez l’ampoule fermement dans une main et effectuez un mouvement sec de haut en bas)
- Cassez la partie supérieure de l’ampoule (astuce : protégez-vous les doigts avec un mouchoir afin d’éviter les coupures)
- Introduisez la seringue dans l’ampoule et aspirez le produit (l’entièreté, la moitié, les trois-quarts... selon la posologie prescrite par le médecin)
- Tapotez la seringue pour enlever un maximum de bulles d’air (il en restera, mais c’est sans danger)
- Piquez le quart supero-externe de la fesse, enfoncez l’aiguille au maximum
- Avant d’injecter, aspirez (tirez sur le piston) afin de vous assurer que vous ne piquez pas une veine ; si du sang entre dans la seringue, retirez-la immédiatement, s’il n’y a pas de sang, vous pouvez procéder à l’injection
- Retirez l’aiguille, massez et mettez le pansement si nécessaire.
Il est possible de faire l’injection dans la cuisse ; les risques de toucher un nerf sont, parait-il, plus importants, ce qui n’est pas dangereux mais peut occasionner une gêne pendant un jour ou deux.
Si possible, changez de fesse/cuisse à chaque injection : la peau a tendance à durcir avec les piqûres.
Vidéo
- injection dans la cuisse : http://www.youtube.com/watch?v=2PDqLDjMDtA&feature=related
C.2. Voie transcutanée
Un traitement par Andractim® peut être prescrit seul ou en complément d’un traitement par injections. Le gel est à appliquer tous les jours sur une grande surface de peau (thorax, abdomen, bras, cuisses...). Il s’agit de DHT, principe actif de la testostérone (30 fois plus puissant que la testostérone, et soupçonné d’être un facteur principal dans la chute des cheveux).
Comme traitement principal, cela revient assez cher puisqu’un tube de 80 g dure de 8 à 16 jours pour une dose de 5 à 10 g/jour.
L’Andractim® peut être appliqué localement sur le visage pour stimuler la pousse de la barbe. Cependant, les effets sont peu probants, et appliquer le produit sur le visage peut amener ou accentuer des problèmes d’acné.
Composition : androstanolone
Présentation : 2,5 % gel pour application locale, tube gradué de 80 g
Prix : 25,00 € le tube de 80 g (17,00 € car remboursement partiel à l’achat)
Plus d’infos : http://www.e-sante.fr/andractim-2-5-gel-pour-application-locale-tube-gradue-80-g/medicament/383
C.3. Comprimés par voie orale
Les hormones peuvent être prises sous forme de cachets, quotidiennement. Les inconvénients sont la lourdeur du traitement pour le foie et le peu d’effets masculinisants de ce traitement. À éviter !
Sources :
http://www.ftmguide.org/
http://www.forge-forward.org/socialsupport/hormones2003.html#effects
http://syndromedebenjamin.free.fr/
http://en.wikipedia.org/wiki/Hormone_replacement_therapy_%28female-to-male%29
http://www.scribd.com/doc/54742012/8/Androgen-Therapy-%E2%80%93-Contraindications
http://fr.wikipedia.org/wiki/Androstanolone