Accueil > Santé > Santé des mineur.e.s > Les enfants transgenres soutenu·e·s par leurs familles sont en bonne santé (…)

Les enfants transgenres soutenu·e·s par leurs familles sont en bonne santé mentale

Publié le 14 avril 2016 - modifié le 9 mai 2016

C’est ce que tend à montrer une étude parue le 26 février 2016 dans la revue “Pediatrics”.

Les précédentes études s’étant intéressées à la santé mentale des enfants transgenres (aux États-Unis) avaient donné des résultats alarmants : un taux d’anxiété et de dépression largement plus élevé que la moyenne nationale.

Cette nouvelle étude s’est intéressée spécifiquement aux enfants qui vivaient dans leur genre affirmé et étaient soutenu·e·s par leurs familles. Et il semble que, dans ces conditions, les jeunes trans* n’ont pas vraiment plus de difficultés à être heureu·x·ses que les autres. Iels montrent un taux de dépression équivalent à celui des groupes de contrôle (des enfants cisgenres du même âge) et un taux d’anxiété à peine plus élevé.

L’auteure principale de l’étude, Kristina Olson, exprime très bien l’un des points importants de cette recherche, concernant la façon dont le monde scientifique considère les personnes trans* : “Il y a toujours eu cette idée que les enfants qui n’agissent pas de façon stéréotypée au niveau du genre sont destiné·e·s à avoir des soucis de santé mentale. Dans notre étude, ça n’est pas le cas”. Et la co-auteure Katie McLaughlin d’insister : les résultats suggèrent que les parents ont l’opportunité d’épargner à leurs enfants ces problèmes en les soutenant.

Bien-sûr, certains biais sont envisagés, et de futures études vont s’y intéresser. D’ailleurs, cette recherche fait partie d’un projet plus large visant à suivre ces jeunes sur le long terme afin de pouvoir mesurer ce qu’avoir pu vivre selon leur point de confort aura eu comme conséquences sur leurs vies d’adultes. On sait en effet que les adultes trans* également ont un taux de dépression extrêmement élevé. On peut se demander à quel point avoir eu une enfance/adolescence plus sereine à ce niveau peut jouer sur ces taux.

Pour Stephen Russell, auteur d’une autre étude s’intéressant à la santé mentale des jeunes LGBT, il ne fait aucun doute que le haut taux de problèmes de santé mentale chez les enfants trans* soit dû à la transphobie. Il appelle par ailleurs les parents à soutenir leurs enfants, à examiner leurs propres biais et croyances, et à rechercher l’aide de professionnel·le·s si un sentiment d’inconfort influence leurs relations avec leur enfant.

En attendant la suite, on peut déjà sans trop de risque poser l’hypothèse que soutenir son enfant quel que soit son genre et lui permettre de l’exprimer lui fera plus de bien que de mal.

En savoir + (en anglais) :
https://broadly.vice.com/en_us/article/to-stop-trans-kids-from-killing-themselves-shocking-study-says-accept-them
http://www.washington.edu/news/2016/02/26/transgender-children-supported-in-their-identities-show-positive-mental-health/