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Les Variations Silencieuses - L’accompagnement des personnes intersexuées en médecine générale

Publié le 6 juin

Les personnes intersexuées sont encore très peu visibles dans les soins de santé, et ce manque de reconnaissance est aussi présent en médecine générale. Dans les cours de médecine, le sujet est rarement abordé, ou alors de façon pathologisante. À travers ce travail, j’ai voulu mieux comprendre comment les médecins généralistes perçoivent les besoins spécifiques des personnes intersexuées, et comment iels réagissent lorsqu’iels sont confronté·e·s à les prendre en charge. L’objectif principal est de proposer une réflexion autour de leurs pratiques et de faire émerger des pistes d’améliorations.

Méthodologie
Ce travail repose sur une recherche qualitative, basé sur des entretiens semi-dirigés réalisés auprès de médecins généralistes ou d’assistant·e·s en formation, qui travaillent en Belgique francophone. Ces personnes ont été choisies pour leur ouverture d’esprit et leur sensibilité aux questions liées à la diversité des genres. Sept entretiens ont été réalisés et analysés grâce à une méthode thématique, en utilisant le logiciel Taguette. Les paroles des participant·e·s ont été regroupées par thèmes, afin d’identifier les thèmes communs et d’éventuelles différences.

Résultats
Les résultats montrent que les médecins manquent d’informations et de formation sur les intersexuations. Cela crée un sentiment d’incertitude dans la prise en charge. Certain·e·s médecins expliquent que ce sujet n’a jamais été abordé pendant leurs études, ou seulement à travers des syndromes rares, sans parler du vécu des personnes concernées. Pourtant, tous·tes expriment une envie d’apprendre et de mieux faire. Plusieurs parlent d’écoute, de respect, et du besoin de se remettre en question pour mieux accompagner leurs patient·e·s. Beaucoup reconnaissent qu’une médecine basée seulement sur une définition binaire du sexe peut les freiner dans leurs pratiques.

Conclusion
Les personnes intersexuées ont des parcours de soins souvent compliqués, marqués par le silence ou la méfiance. Ce travail met en évidence l’importance de mieux former les médecins généralistes à la diversité corporelle et de genre. Il est essentiel de créer un espace bienveillant, basé sur le dialogue, pour rétablir une relation de confiance. Des collaborations avec les associations, l’usage d’un vocabulaire inclusif et un respect réel de l’autodétermination peuvent aider à construire une médecine plus juste et plus humaine.

Mots clefs
Intersexuations, adultes, médecin généraliste, perception des soins de santé.


TFE réalisé par Clémence Gilbert, dans le cadre de son master complémentaire en médecine générale.