1. Transidentités = minorités sexuelles : FAUX
Les transidentités c’est une question d’identité de genres, non une question de sexualités.
Les trans* peuvent avoir toutes les attirances amoureuses et sexuelles possibles, les mêmes que n’importe qui.
2. Transidentité = maladie mentale : FAUX
La transidentité relève d’une forme de discriminations compte tenu de l’organisation binaire de la société. Dans un autre type d’organisation de sociétés, par exemple, ternaire ou multiple, il n’y aurait sans doute pas le même problème avec les transidentités. Idem pour les homosexualités.
Depuis plus de 100 ans, la psychiatrie se penche sur cette question, elle n’a toujours pas fait la preuve que les transidentités sont une maladie mentale.
Les trans* font des études de haut niveau, tiennent des emplois à responsabilités ou nécessitant de solides connaissances dans le domaine concerné, ce qui est incompatible avec une maladie mentale quelle qu’elle soit.
Les trans* sont dans la société, vivent, travaillent, ont des relations amoureuses, ont des enfants, ont des liens sociaux, ...
Conclusion : La pathologisation des transidentités est une discriminiation psychiatrique et juridique
3. Transidentité = intersexuation : FAUX
Rien ne permet de rattacher les transidentités aux intersexuations.
Les intersexuations, ce sont toutes les formes de « sexes » qui sont comprises entre mâle et femelle (hormonal, génétique, chromosomique, phénotypique, squelettique,...). C’est ce qui permet ce continuum entre mâle et femelle. Elles sont très nombreuses et ne sont pas encore toutes connues.
4. Il n’y a que 2 sexes : FAUX
La société occidentale s’est organisée en référence aux deux sexes biologiques majoritaires et dominants (mâle, femelle). Elle postule que les humains sont d’office « mâle/homme/masculin » OU « femelle/femme/féminin ». C’est faux.
Toute personne ne correspondant pas à ce classement se voit marginalisée, exclue de la société.
Dans la réalité, on est très loin de 2 sexes exclusifs ! [1]
5. Il n’y a que 2 genres : FAUX
L’identité de genre d’une personne est le sentiment d’être « homme », « femme », « agenre »/ « nogenre » [2], « intergenres » [3]. Il y a donc des catégories identitaires [4] et le sentiment de faire plutôt partie de l’une ou l’autre de ces catégories. L’identité de genre est indépendant du fait de se sentir dans un rôle social [5] . Ces différents éléments cohabitent peuvent évoluer au cours de la vie.
6. Identité de genre = rôle social de genre : FAUX
Les identités de genres, c’est le sentiment d’être homme, femme, agenre [6], intergenres [7] et les rôles sociaux de genres, c’est comment la société assigne nos corps en fonction de notre identité de genre vécue ou présupposée et comment nous en jouons.
Socialement, nous sommes éduquéE avec une croyance qu’une femme est plus féminine que masculine et un homme est plus masculin que féminin mais une femme n’est pas forcément féminine et un homme n’est pas forcément masculin.
Or, le rôle social de genre est indépendant de l’identité de genre.
Comme les identités de genres et rôles sociaux de genres sont culturels, ils induisent des présupposés qui peuvent nuire à certainEs.
Ces différents éléments cohabitent peuvent évoluer au cours de la vie.
Les masculins et les féminins ne sont pas les deux extrêmes d’une même échelle, les êtres humains sont bien plus complexes qu’une « ligne droite ». [8]
7. Transidentité = hétérosexualité : FAUX
Les trans* ne font pas leur transition pour devenir hétérosexuelLEs ni par refus d’une éventuelle homosexualité.
Les identités de genres ne questionnent pas les sexualités ni les préférences sexuelles mais bien qui on est au fond de soi.
Les personnes trans* peuvent être Bi, lesbiennes, gayes ,polyamoureuSEs, hétéro, asexuelLEs, ...
8. TouTEs les trans* veulent la chirurgie génitale : FAUX
Cette fausse croyance engendre une telle focalisation qu’elle en devient voyeuriste et malsaine. Seulement 22 % des trans* désirent une chirurgie génitale ! Alors arrêtons cette focalisation qui ressemble plus aux fantasmes du « touche-pipi » qu’à la réalité respectueuse.
Le but de la transition est d’être au plus près de son point de confort.
Les chirurgies génitales n’ont jamais aidé au « passing » [9] car nous nous balladons rarement nuEs en rue !
Il y a donc des personnes trans* qui désirent certaines chirurgies ou pas du tout.
9. TranssexuelLEs = opérations VERSUS Transgenres = pas opérations : FAUX
C’est la politique de diviser pour régner ! Cette distinction ne reflète pas la réalité
« Transgenre », comme définition inclusive et respectueuse, est un terme coupole regroupant toutes les réalités trans*.
« Transsexuel » est juste un terme périmé, pathologique et discriminant. Il n’est pas respectueux des réalités trans*.
CertainEs trans* désirent, parfois, certaines opérations.
10. Il n’y a que 4 attirances amoureuses et sexuelles : FAUX
Les attirances amoureuses et sexuelles reconnues sont l’hétérosexualité, l’homosexualité, la bisexualité et l’asexualité [10]
Mais comment définir les sexualités de :
– Un trans* masculisant soit avec une lesbienne, avec un homme, ou avec une drag queen
– Une butch [11] soit avec une butch, avec une fem [12], ou avec un gay ?
– UnE intersexe soit avec un homme, une femme, ou avec unE trans* ?
Il s’agit avant tout d’une rencontre entre deux ou plusieurs personnes quels que soient leurs statuts de sexe biologique, de sexe anatomique, de genre ou de rôle social.
Messages
1. LES 10 MYTHES SUR LA TRANSIDENTITE, 22 avril 2008, 18:46, par la_passante
Et pour le "reality check", lisez ce livre-ci :
Alexandra Augst-Merelle et Stéphanie Nicot : Changer de sexe : Identités transsexuelles, Paris : Le Cavalier Bleu Éditions, 2006, ISBN 2-84670-142-3 ( site de l’éditeur : http://www.lecavalierbleu.com )
Par ailleurs, il serait grand temps qu’on arrête de vouloir créer une "norme trans’". Surtout en nous divisant nous-mêmes, histoire que nos oppresseurs n’aient même plus à le faire... Non ?