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Dégenré·e·s, pas dérangé·e·s !

Publié le 30 septembre 2008 - modifié le 14 juin 2019

La polémique fait rage chez nos ami·e·s d’Outre-Atlantique concernant la catégorisation des intersexuations et des transidentiés dans les manuels de diagnostic des maladies mentales (CIM et DSM-IV en pleine révison). Le fait est qu’il se trouve des activistes intersexes pour défendre la terminologie DSD (en français TDS, Trouble de la différenciation sexuelle) et des activistes trans’ pour défendre la terminologie TIS (Trouble de l’identité sexuelle). Incroyable cette propension de certain·e·s à vouloir se faire reconnaître comme victimes d’une maladie mentale !

Les experts médicaux de la société binaire hétérosexiste voudraient, au mépris de la biologie et des constructions identitaires, ranger toute l’humanité dans deux cases, et les premières personnes qui font les frais de cette normalisation binaire, à savoir les personnes intersexuées, se signaleraient comme malades alors que c’est le binarisme la maladie ? C’est le monde à l’envers.

Ci-dessous un texte de Curtis Hinkle à propos de cette polémique.

Curtis :

Il est important que l’OII publie autant d’informations objectives que possible sur ce sujet et oui, même les personnes avec des « troubles » comme moi peuvent être objectives. Désolé de décevoir les « experts » qui semblent penser que seulement ceux qui n’ont aucune expérience personnelle en tant que membre du groupe qu’ils étudient puissent parler de notre expérience.

Je pense que toute personne, intersexuée ou non, devrait pouvoir parler de l’intersexuation et des intersexes, surtout si elles sont respectueuses et sincères dans leur recherche de données scientifiques avec des analyses descriptives et objectives. Cependant, ce n’est pas souvent le cas. Le plus souvent, les analyses et les études des "experts" sont PRESCRIPTIVES et pas du tout descriptives. En d’autres mots, beaucoup d’experts utilisent leur pouvoir discursif, leur pouvoir politique, d’une manière qui n’avance pas la recherche scientifique et qui n’a pas fait avancer notre cause. Au contraire, ils ont utilisé leur pouvoir discursif pour invisibiliser les personnes intersexuées et au lieu d’avancer, on a fait marche arrière.

En solidarité,
Curtis E. Hinkle
Fondateur de l’OII