Dans notre pays, l’accès aux soins de santé pour les personnes transgenres est loin d’être garanti. Les droits des personnes trans en matière de santé sont bafoués tous les jours. Rares sont les médecins qui ne pratiquent pas la discrimination sur base de l’identité de genre, par exemple en réclamant des attestations de psychiatres pour fournir leurs services. Depuis 3 ans déjà, Genres Pluriels se bat pour mettre en place un réseau Psycho-Médico-Social respectueux des personnes transgenres. Plusieurs praticien·ne·s et structures médicales ont fait la démarche de s’informer et de revoir leur pratique, pour mieux respecter et mieux aider les personnes trans.
Nos propres lois stipulent que "Les prestations sont dispensées dans le respect de la dignité humaine et de l’autonomie du patient, sans la moindre discrimination" et que "Le patient choisit le praticien professionnel et peut consulter à tout moment un autre praticien". Nous ne manquons pas de praticien·ne·s pouvant apporter leurs connaissances et savoirs-faire aux personnes transgenres. Nous manquons de praticien·ne·s prêt·e·s à le faire dans le respect de l’autonomie et de la dignité des personnes trans et en toute transparence, en étant véritablement informé·e·s au sujet des transidentités. Nous manquons aussi des subsides nécessaires à nos associations pour satisfaire leurs missions d’auto-support, dans le cadre desquelles sont des entretiens psycho-sociaux professionnels au bénéfice de bien plus diverses personnes que celles accueillies aujourd’hui par les équipes auxquelles de nouveaux moyens financiers se préparent et être alloués.
La déclaration du SPF santé de ce 15 mai n’est PAS une bonne nouvelle pour les droits des personnes trans. C’est un pas de plus dans une direction qui exclut de nombreuses personnes. Nous voulons des professionnel·le·s bien formé·e·s, respectueu·x·ses, ne nous considérant pas comme mentalement malades. Nous voulons un réseau, pas des monopoles réduisant notre droit à choisir librement nos médecins. Nous voulons des soins réellement accessibles à toutes les personnes qui en ont besoin, pas seulement à celles qui sont conformes aux préjugés circulant encore largement dans le monde médical.
Une délégation du collectif interassociatif composé de Genres Pluriels, des 3 coupoles LGBTQI du pays, Arc-en-ciel Wallonie, çavaria et la RainbowHouse Brussels, de l’Equality Law Clinic (ULB), d’Amnesty International et de la Ligue des Droits de l’Homme » a déjà fait part de ses réserves à propos de ce projet au SPF santé il y a plusieurs mois. Nous espérons qu’une consultation des personnes directement concernées aura lieu à nouveau prochainement, afin que nous puissions faire entendre ce qui n’a pas encore été compris.