Androgynie et hermaphrodisme dans l’Antiquité gréco-romaine
Publié le 9 septembre 2008L. Brisson, Le Sexe incertain, Androgynie et hermaphrodisme dans
l’Antiquité gréco-romaine
Parution
Paris : Les Belles Lettres, 2008.
EAN 9782251324456
Prix 21,00 EUR
Présentation de l’éditeur :
En Grèce ancienne et à Rome jusqu’à la fin de la République, les êtres
humains et les animaux qui passaient pour être pourvus des deux sexes
étaient impitoyablement éliminés, comme des monstres, comme des signes
funestes envoyés aux hommes par les dieux pour annoncer la destruction
de l’espèce humaine. Expulsée de la réalité ou maintenue en marge, la
bisexualité, entendue comme possession des deux organes sexuels, joua
pourtant un rôle important dans le mythe, qu’il s’agisse de
bisexualité simultanée, ou de bisexualité successive.
La bisexualité simultanée caractérise des êtres qui sont des
archétypes, des être primordiaux. Dans la mesure où c’est d’eux que
dérivent les dieux, les hommes et les animaux qui, pourvus d’un seul
sexe, masculin ou féminin, constituent notre monde, ces archétypes
doivent être pourvus simultanément des deux sexes, car ils se trouvent
en-deça de cette « sexion ». En l’être humain, le souvenir de cet état
primordial suscite une nostalgie qui s’exprime avec une profonde
émotion dans le mythe qu’Aristophane raconte dans le Banquet de
Platon. Chaque couple, hétérosexuel ou homosexuel, aux moments les
plus intenses de ses unions intermittentes, désire réaliser une
impossible fusion permanente qui le ramènerait à cet état antérieur où
l’être humain était double.
La bisexualité successive revêt une signification très différente.
Sont affectés successivement des deux sexes, des médiateurs et
essentiellement des devins, tel Tirésias. Le fait qu’il ait été
d’abord un homme, puis une femme avant de redevenir un homme lui
permet d’établir un rapport entre le monde des hommes et celui des
femmes. Tout se passe donc comme si un être qui transcende les
oppositions (hommes / dieux ; né /mort) autour desquelles s’articule
la réalité devait symboliser cette transcendance dans l’opposition la
plus importante pour l’être humain : l’opposition entre l’homme et la
femme.
Responsable : Les Belles Lettres
Url de référence :
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